Le Domaine de Chasse de Luama a été créé par arrêté départemental no 39/AGRI du 26 septembre 1935. D'une superficie est de 3.400 km2, il se trouve dans le territoire de Kabambare au Maniema. Il est traversé par la rivière Luama du Sud au Nord, il est borné à l'Est et au Nord par la Whaonde n°5 et par la rivière Kiyimbi (Territoire de Fizi). A l'Ouest, il est limité par la route Kalemie - Kimano 1. Au Sud, il fait frontière avec le Territoire de Kalemie (Katanga).
Le Domaine de Chasse de Luama est composé de 3 secteurs : Katangila I, Katangila II et Kabuanga Onugabo. Et pour sa gestion, le Domaine dispose de 6 postes de patrouilles qui sont tous inopérationnels.
Infrastructures et équipements
A part la résidence du conservateur et le gîte qui ont été détruits lors de la guerre, il n'existe pas d'infrastructures quelconques au Domaine de Chasse de Luama
Partenaires
Il n'existe pas de partenaire dans cette aire protégée.
La biodiversité
La faune
La création du Domaine de Chasse de Luama avait comme objectif de conserver des espèces cynégétiques comme le bongo, le buffle, les antilopes sables, etc. ainsi que de conserver les habitats de ces espèces. Plusieurs espèces ont été citées auprès des enquêteurs comme existant encore dans le Domaine. Il s'agit de l’hippopotame, buffle, de chimpanzé, du guib harnaché, de l'antilope bongo, de l'antilope sable, du lion, de potamochère, de l'antilope rouanne, de sitatunga... Selon les personnes contactées, au moins 20 espèces continuent encore à être observées mais à de fréquences différentes.
De l'avis du chef de site et de la lecture des rapports antérieurs, la faune a sensiblement diminué. Due principalement au braconnage, cette diminution a différemment affecté les espèces. Les unes sont devenues rares (dans l’ordre décroissants : éléphant, buffle, chimpanzé, antilope rouanne, antilope, antilope noire, lion) tandis que les autres continuent encore à être fréquemment observées (soit vivants ou soit au niveau de différents marchés) dont, dans l'ordre décroissant, l’hippopotame, le crocodile, le cob de Vardon, le cercopithèque (sp.), le potamochère, le sitatunga. Ceci donne une idée sur l'abondance relative des espèces de faune au DC Luama/Nord.
Les habitats
Comme habitats, le Domaine est couvert des îlots de forêts primaires, de la savane boisée, des marécages, de forêts galeries le long des rivières. Tous ces habitats encore globalement intacts.
Menace à la biodiversité
La pression sur la faune provient du braconnage. A cela s'ajoutent comme menaces indirectes la commercialisation de la viande de gibier, et la disponibilité des armes et munitions dans la région. L'agriculture qui aurait pu constituer une menace grave, se fait plutôt à petite échelle et à la périphérie de l'aire protégée.
Cependant, il y a lieu déjà de signaler le début de l'exploitation minière à petite échelle à Kimano I et Mahumba. Celle-ci, en fonction de la teneur du gisement, pourrait représenter un réel danger pour l'intégrité du Domaine.
Le tourisme
La présence d'espèces intéressantes sur le plan cynégétique semble, à ce jour, constituée l'unique attrait touristique de ce domaine de chasse. Il s'agit de l'antilope bongo, de l'antilope chevaline, de l'antilope noire ou sabre, de sitatunga et du buffle. Néanmoins, leur exploitation exige la continuité de programme rigoureux de repeuplement de ces espèces.
Les chimpanzés peuvent aussi y être habitués aux visites humaines et exploités dans le tourisme aux chimpanzés à l'instar de ce qui avait été initié à Tongo au PNVi/Sud.
La conservation communautaire
Le tourisme cynégétique permet de générer des recettes dont une partie pourra être rétrocédée aux populations locales pour contribuer à son développement. Une telle rétrocession permettra d'intégrer la population dans la conservation du DC Luama.
La mise sur pied d'un programme de chasse traditionnelle représente une autre possibilité d'impliquer la population dans la gestion du DC Luama. Il en est de même de la pêche traditionnelle. En ce qui concerne ce point, il faut indiquer que le DC a toujours permis à la population de faire la pêche dans les rivières qui s'y trouvent. Un programme d'amélioration des pratiques culturales et de contribution à l'entretien des routes de desserte agricole, pourront constituer d'autres moyens additionnels susceptibles de permettre l'implication de la population dans la conservation de cette Aire Protégée.
Aspects socioéconomiques et politiques
Il y a de plus en plus une prise de conscience de la part des populations locales et de leurs chefs coutumiers de la diminution drastique de la faune dû au braconnage et autres formes d'exploitations non durables. Ils en appellent donc aux autorités du domaine de prendre des mesures en vue d'arrêter le braconnage.
Documentation et archives
Suite aux guerres successives, le domaine de Luama est en phase de reconstitution des documentations avec les efforts de dirigent actuel de l’ICCN.